• (Serge Lehman présente) La guerre des règnes, de J-H. Rosny aînéCe recueil comporte quatorze récits dont le mythique La Guerre du feu. Il est dirigé et commenté par Serge Lehman, le meilleur essayiste de science-fiction contemporain.


    On doit à Rosny aîné, outre la création de l’académie Goncourt, l’invention du roman préhistorique, mais aussi les premiers chefs-d’œuvre de science-fiction moderne en droite ligne d’H.G. Wells, dont il anticipa même parfois les thèmes.

     

     

     

     

     

     

    Rude mission que de lire en un mois les quelques 700 pages de ce recueil de l'oeuvre de Rosny aîné, mais que j'ai accepté de fort bon gré... Mais je vous conseille néanmoins, de prendre le temps de pauses entre chaque, afin de savourer au mieux les différents univers que propose l'auteur.

     

    On rentre dans le vif du sujet dès le départ avec La Guerre du Feu, et j'avoue que j'ai été bluffée ! Le style du précurseur du roman préhistorique est si imagé, que chaque scène est vivante ! On sent le vent souffler dans les herbes, respirer les hommes, et les sentiments qui les habitent en viennent à nous agiter également... Précis, avec force détails, on se retrouve plongé en pleine course au feu, élément vital s'il en était pour la tribu qu'on découvre hagarde, au début du roman. Le reste est à l'avenant...

     

    Ensuite, on avance dans le temps... car Rosny aîné régale le lecteur avec des thèmes universels, anticipant sur des questions écologiques, plaçant l'Homme au coeur du "débat" : qu'est-ce que le progrès pour l'humanité ? quelle place pour celle-ci ? la nature doit-elle se plier à l'homme ou l'inverse ? Le tout nous est narré le plus souvent de façon épique, et l'on se retrouve souvent en plein roman d'aventures, même s'il est visionnaire, futuriste.

     

    Bref : une vision de l'humanité au travers des siècles, depuis la préhistoire jusqu'à un lointain futur, depuis les débuts du roman préhistorique jusqu'au space opera (eh oui, on va sur Mars, en 1925, bien plus loin que la Lune avec Jules Verne), dans un style vivace.

     

    Le petit plus : Serge Lehman nous offre quelques 30 pages autour de l'auteur et de son oeuvre, qui nous les rendent plus familiers et les remet dans leur contexte historique. Et bien sûr, n'hésitez pas à regarder l'excellente adaptation de La Guerre du Feu, par Jean-Jacques Annaud !!

     

    Merci qui ? Merci à Livraddict et aux éditions Bragelonne pour cet exemplaire, qui renoue avec la collection Trésors de la SF !

     

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  • Starters 1 lissa priceDans un futur proche : après les ravages d’un virus mortel, seules ont survécu les populations très jeunes ou très âgées : les Starters et les Enders. Réduite à la misère, la jeune Callie, du haut de ses seize ans, tente de survivre dans la rue avec son petit frère.

     

    Elle prend alors une décision inimaginable : louer son corps à un mystérieux institut scientifique, la Banque des Corps. L’esprit d’une vieille femme en prend possession pour retrouver sa jeunesse perdue.

     

    Malheureusement, rien ne se déroule comme prévu…

     

    Le genre dystopique est à la mode, même si je l'ai découvert il y a déjà quelques années, et je ne pouvais qu'aller voir -ou plutôt lire- ce que Starters avait dans le ventre ! Je dois dire que je n'ai pas été déçue, conquise que j'ai été par l'ambiance et le monde assez désespéré et désespérant que nous dépeint Lissa Price.

     

    L'univers créé ici me fait relativement penser à celui de Gemma Maley dans sa trilogie de La Déclaration : en effet, jeunes et vieux sont devenus quasiment des ennemis, à ceci près que dans Starters, lorsqu'il s'agit de la caste la plus riche (un des poncifs du genre, où les plus aisés dominent les pauvres) elle a recueilli ses petits-enfants, sur lesquels elle veille comme sur la prunelle de ses yeux.

     

    A situation désespérée, La Banque des Corps offre une solution miracle... Notre jeune héroïne, Callie, va y recourir et nous allons découvrir avec elle les dessous de cette drôle "d'avancée technologique". Les arcanes de l'entreprise vont nous révéler les tenants et les aboutissants de cette nouvelle société post-apocalyptique. L'intrigue tient bien la route -elle est, de plus, à plusieurs niveaux, et donc riche en rebondissements, révélations, actions et suspens-  et les personnages que nous cotoyons sont bien dépeints, plutôt finement, et l'auteur évite l'écueil du manichéisme (ouf !).

     

    Le gros point positif de ce premier volet (a priori, c'est une duologie), c'est vraiment le propos dystopique en lui-même : on est face à des questions d'ordre éthique, que je rapprocherais pour ma part d'un autre roman du genre, Les fragmentés, même si les deux livres ne sont pas des copies conformes, loin de là ! Toucher à l'idée de la séparation du corps et de l'esprit, c'est quand même se confronter à toute une éducation religieuse et à des interrogations philosophiques...

     

    Bref : une dystopie prenante, avec sa part d'émotions (même si je n'en ai pas encore parlé !), et qui nous laisse sur notre faim avec de quoi nous triturer les méninges !

     

    Le petit plus : en attendant la suite, l'éditeur a sorti -gratuitement !- Le Portrait d'un Starter en version numérique, afin de découvrir plus avant l'univers créé par Lissa Price.

     

    Qu'en ont pensé mes cop's de LC ? C'est par ici que ça se passe !

     

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  • l'étrange vie de nobody owens neil gaimanNobody Owens est un petit garçon parfaitement normal. Ou plutôt, il serait parfaitement normal s'il n'avait pas grandi dans un cimetière, élevé par un couple de fantômes, protégé par Silas, un être étrange ni vivant ni mort, et ami intime d'une sorcière brûlée vive autrefois.


    Mais quelqu'un va attirer Nobody au-delà de l'enceinte protectrice du cimetière : le meurtrier qui cherche à l'éliminer depuis qu'il est bébé. Si tu savais, Nobody, comme le monde des vivants est dangereux...

     

     

     

     

    Tout commence comme un conte de fées, où le méchant, tout de suite, frappe... mortellement ! Et puis, là, un petit bonhomme, un bébé qui marche tout juste, s'échappe, et une aventure fabuleuse, fantastique, commence, pour lui, pour les habitants d'un cimetierre, et pour le lecteur...

     

    A l'instar de Coraline, Neil Gaiman a su m'accrocher dès les premières pages de son roman : happée par la poésie, par la cruauté aussi, par la beauté des mots, et par une histoire très convaincante, j'ai eu du mal à reposer mon livre pour reposer mes yeux. Nobody Owens est loin d'être Personne, je vous l'assure ! Une fois que vous aurez mis le nez dans son existence hors-norme, peuplée de fantômes, de sorcières, goules, métamorphes et autres créatures auxquelles l'auteur américain donne vie sous un angle inhabituel, ce garçon vous hantera proprement.

     

    C'est que notre héros a, certes, de nombreuses qualités, mais également des défauts, et même les défauts de ses qualités : il se dégage ainsi de L'Etrange Vie de Nobody Owens un parfum de véracité, de sincérité et d'honnêteté, qui crée en les lecteurs une résonnance. De quoi nous tenir au bout de votre plume, n'est-ce pas, M. Gaiman ?

     

    Les aventures de notre jeune garçon se déroule au long des années, où il fait son éducation, son apprentissage au milieu des morts, et où une petite surprise va venir se glisser, un inattendu là où personne ne le prévoyait. Sur lui, planent des dangers dont on ne connaît sinon la nature, tout du moins les raisons... Tenue en haleine par un récit très simple (attention, je n'ai pas dit simpliste), dans une langue et un style évocateurs, collant parfaitement à l'intrigue et à l'ambiance, j'ai eu souvent le souffle court... jusqu'à la fin !

     

    Bref : un roman fantastique tout aussi convaincant que Coraline, pour moi !

     

    Le petit plus : c'est si imagé, si vivant (oui, ça peut paraître paradoxal vu le lieu !), que je comprends très bien que Disney en ait acheté les droits... ce sera sûrement Henry Selick (L'étrange Noël de Mr Jack, Coraline) qui le réalisera !

     

    Qu'en pensent mes cop's de LC ? C'est par ici que ça se passe...

     

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  • Les Portes du Secret # 2 : Le souffle d'émeraude, de Maria V. SnyderUne année, une seule. C’est le temps dont dispose Elena pour développer ses pouvoirs de magicienne. Mais le parcours est semé d’embûches. Les détracteurs d’Elena cherchent à la manipuler, voire à la détruire.

    Triomphera-t-elle de la jalousie des Magiciens, de la traîtrise du Prince exilé, et de la haine que lui voue son frère ? Libre et rebelle, elle poursuit sa quête. Avec pour allié le mystérieux Valek qui lui insuffle, en pensée, la force de devenir elle-même…

     

     

     

     

     

    Après un bon moment passé avec le premier opus des Portes du Secret, c'est sans aucune hésitation que je me suis inscrite à la Lecture Commune de la suite de la trilogie de Maria V. Snyder. Bien m'en a pris, car l'univers développé par l'auteur dans Le Poison Ecarlate nous entraîne cette fois-ci à Sitia, où règne cette magie bannie d'Ixia.

     

    Elena fait connaissance avec sa famille, et renoue donc peu à peu avec un passé -sa prime enfance- qui a disparu de sa mémoire. C'est l'occasion pour nous de découvrir une famille typique de Sitia, qui nous conforte dans l'idée d'un monde fantasy du type médiéval. Les talents des uns et des autres sont assez fascinants, et nous racontent à eux seuls une partie de la fresque dépeinte par Maria V. Snyder.

     

    Très vite, nous découvrons la capitale de cette contrée, avec son école de magie -j'ai eu peur un moment de me retrouver dans un succédané de Harry Potter, mais que nenni ! - mais aussi son fonctionnement avec ses castes, ses traditions et sa façon de penser. Et bien évidemment, l'aventure ne serait pas complète si Elena ne se découvrait peu à peu de nouveaux talents, tout en étant plongée jusqu'au cou dans complots, embrouilles, et donc ennuis.

     

    Si l'univers est convaincant (les Tisseurs d'Histoires, personnellement, j'ai adoré), l'intrigue concocté par l'auteur est convaincante, et voir les aptitudes des uns et des autres à son service est plus que plaisant. Plus on s'enfonce dans le récit, et plus il est difficile de s'en détacher. Un vrai page-turner !

     

    Le style est toujours aussi efficace, clair et simple sans être simplissime ou facile, et l'auteur sait aussi bien décrire ses personnages que les décors, tout comme imaginer des dialogues qui ne soient pas des montagnes de niaiseries, comme on pourrait s'y attendre avec une collection Harlequin. Mais déjà, Darkiss a fait ses preuves avec le premier volet, et ne fait que confirmer la bonne impression qui était déjà la mienne.

     

    Bref : un roman fantasy qui joue bien son rôle au sein de la trilogie, et qui est plus que plaisant à lire !

     

    Le petit plus : Valek, Valek !!!!!

     

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  • mr peanut adam rossDavid Pepin a toujours aimé sa femme, Alice. Impossible pour lui de concevoir sa vie sans elle. Pourtant, depuis quelque temps, il rêve de sa mort... Mais peut-on être coupable des rêves que l'on fait ?

    Le problème, c'est qu'Alice meurt. Réellement. Pour les deux inspecteurs en charge de l'enquête, David apparaît aussi suspect qu'il est désemparé. Mesurant sa culpabilité à l'aune de leur propre histoire conjugale, il leur devient clair que son rôle ne se limite pas à celui du mari inconsolable...

     

     

     

     

    Si vous avez envie de lire un roman policier différent des autres, n’hésitez pas, saisissez-vous de celui-ci. C’est un vrai objet littéraire, avec mise en abyme permanente, avec le travail d’écrivain au centre de l’intrigue, mais aussi une belle dissection, en live, des rapports amoureux…

     

    On passe de longs moments avec chacun des trois hommes, dont pourtant David est le cœur, on pourrait presque dire d’ailleurs chœur, car chacune de ces histoires, chacun de ces mariages se font écho, entonnant un chant choral mystérieux et envoûtant, au charme hypnotisant. Trois histoires d’amour vues par les hommes, trois histoires où les époux peinent dans tous les sens du terme dans leur vie de couple, pour semble-t’il différentes raisons, mais finalement c’est un tout : comment vit-on ensemble toute une vie, en s’aimant de bout en bout, en toute honnêteté ?

     

    Pourtant, le côté polar, me direz-vous ? Où est-il ? Il est d’abord dans le mystère de la mort d’Alice, puis les deux inspecteurs en charge de l’enquête vont nous mener sur des sentiers inattendus ; on va notamment rencontrer l’homme dont l’histoire vraie a inspiré la célèbre série TV, Le fugitif. Le présent va peu à peu s’effacer au profit d’une plongée dans le passé, quand tout a commencé : les rencontres, les premiers émois, puis la vie tout simplement…

     

    Je parlais de mise en abyme, au début de cette chronique… Mais l’auteur ne s’est pas contenté de nous balader dans la sienne, il nous a également embarqué dans celle d’un autre, celle d’un grand cinéaste, M. Alfred Hitchcock… C’est assez hallucinant, comment la construction de Mr. Peanut répond parfaitement à la biographie et l’œuvre du réalisateur, un hommage sans nul doute, mais très habile, et dont on a discerne mal les contours au prime abord, tant c’est habile.

     

    Parce que Mr. Peanut, ce n’est pas un roman froid (et pourtant, il est cruel, et grinçant), où l’on peut voir les ficelles utilisées par Adam Ross, loin de là ! C’est bouillant d’émotions : amour, colère, désir, répulsion, culpabilité, déception, dégoût, pardon, compréhension… Et c’est peu à peu, lentement, que se dévoile le nœud de ce roman à part, noir dans l'âme. On repose le livre avec une boule au creux de l’estomac, la gorge serrée, la tête un peu à l’envers : démêler le vrai du faux, distinguer le réel que reflète le miroir, pas évident… La tête me tourne, et j’ai pris une claque bien méritée : je n’ai pas réussi à décrocher, en proie à une espèce de voyeurisme, motivée par le sens du devoir de tout lecteur : connaître le fin mot, avoir des réponses à mes interrogations.

     

    Au final, j’aurais assisté à trois mariages, non quatre, peut-être cinq si je lis les remerciements de l’auteur…  Et si, je n’en avais vu qu’un ?  Adam Ross nous renvoie à nos propres réalités, à nos mirages, à nos craintes, à nos rêves les plus fous, à nos angoisses, et à nos fantasmes délirants…  Et si, un jour, le rêve prenait forme, au-delà de toute logique ? Et si, un jour, nous devenions des personnages de roman ?

     

    Je vous laisse juge en vous recommandant vivement Mr. Peanut, vous laissant aller à la rencontre de ses héros, finement portraitisés et fascinants… Ils pourraient être nous ! Et pourtant, la trame romanesque les emporte, et nous avec !

     

    Bref : un polar psychologique très habile, et surprenant du premier au dernier mot, parce qu'un roman avant tout.

     

    Le petit plus : pour une première oeuvre, c’est un vrai coup de maître !

     

    Sur l'idée de la mise en abyme : Les Fleurs de l'ombre, de Steve Mosby - La forêt des ombres, de Franck Thilliez - Thérapie, de Sebastian Fitzek - La commissaire n'aime point les vers, de Georges Flipo - Le dos au mur, de Christophe Lambert.

     

     

    Mr. Peanut, d'Adam Ross Mr. Peanut, d'Adam RossMr. Peanut, d'Adam Ross

     

     

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