• ne réveillez pas le diable qui dort john verdon

    « Pendant dix ans, je me suis endormi dans la paix de ma justice et de mon message au monde. Forcez-moi à reprendre les armes et le prix sera terrible. Arrêtez ce que vous êtes en train de faire. Arrêtez tout de suite où il y aura à nouveau du sang, encore plus de sang. Vous êtes prévenus. Ne troublez pas ma paix. »

    Dix ans après sa terrible série d'assassinats, le « Bon Berger » se réveille lorsqu'une journaliste entreprend une série documentaire pour tenter de percer le mystère de son « manifeste ». Pour tout le monde, l'affaire était classée...
    Pour tout le monde, sauf pour l'ex-enquêteur vedette du New York Police Department, Dave Gurney, qui est persuadé que le FBI et ses profilers se sont trompés.
    Menacé de toutes parts, abandonné par ses amis, Gurney sait qu'il doit affronter le plus terrible des prédateurs, un serial killer qui reprend du service...

     

    Voici un thriller bien ficelé que ce 3è opus que John Verdon consacre à Dave Gurney, flic de son état. J'avoue ne pas avoir lu les précédents, mais rien de gênant pour s'attaquer à celui-ci.

     

    Dès le départ, on suit Dave dans sa semi-retraite et on est touché par son personnage, en pleine dépression, dont sa femme tente de l'en sortir. Ce sera Kim, une jeune étudiante en journalisme qui le mettra dans les pas du Bon Berger, serial killer. Un peu comme lui remettre le pied à l'étrier.

     

    L'auteur manie son intrigue avec autant de brio que ses personnages et c'est un vrai plaisir. D'autant que John Verdon a une écriture très agréable, mais point simpliste. Plaisir à tous les étages de ce roman diabolique.

     

    Vous connaissez bien sûr mon goût pour la littérature consacrée aux tueurs en série, et ici,  j'ai particulièrement été ravie d'en découvrir un autre type, ainsi que l'analyse qu'en fait Gurney  dès le début de cette affaire. Le regard qu'il porte, et peut-être à travers lui l'écrivain, sur les profilers du FBI est également assez inhabituel dans ce genre d'ouvrages, et finalement rafraîchissant.

     

    Quelques mots de l'ambiance, pour finir : sombre, à l'image de la dépression du héros, mais également de ce printemps qui a du mal à démarrer (comme chez nous en ce moment), violent, avec un malaise permanent, comme une ombre malfaisante. Les secrets couvent dans les coeurs et les âmes, et certaines nous offrent des bouffées d'oxygène, à l'image de la femme de Dave.

     

    Bref : un très bon roman noir, où plane le suspens.

     

    Le petit plus : Ne réveillez pas le diable qui dort a ouvert mon appétit pour les deux premiers opus.

     

    Merci qui ? Merci à Livraddict et aux éditions Grasset, pour cette belle découverte.

     

     

     

     

     

     

     

     

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  • Noel sanglant Kjetil Try A Oslo, quelques jours, avant Noël, un célèbre comédien disparaît après avoir interprété le rôle de Joseph au théâtre. Puis c'est au tour d'une jeune nonne de disparaître. A chaque fois, on ne retrouve que des entrailles...

     

    L'inspecteur Lykke et son équipe sont aux abois, tueur en série ? trafic d'organes ? l'enquête piétinne et Noël approche...

     

     

     

     

     

     

    C'est la première enquête de l'inspecteur Lykke parue chez Folio policier, et amatrice de polars nordiques, je ne pouvais passer à côté, d'autant que je suis fan par ailleurs de Jo Nesbo, norvégien tout comme Kjetil Try.

     

    Ici, Lykke n'a rien à voir avec le flic fétiche de Nesbo, mais je l'aime tout autant. 55 ans, marié, père d'une petite puce, enquêteur acharné, et très doué, on le suit à travers toutes les étapes de cette affaire pas très ragoûtante il faut le dire, et bien sûr, dans les tourments et les bonheurs de sa vie privée.

     

    On se retrouve ainsi plongé au coeur d'Oslo et de son hiver rigoureux, en plein milieu de ce qui deviendra une enquête pas très ordinaire, avec ses incertitudes, ses pistes multiples, ses impasses... On suit les victimes, tout comme les policiers, et on s'attache à eux, plus ou moins, tous personnages d'un tableau sombre et sanguinolent, au beau milieu d'une fête joyeuse, Noël. Le contraste est saisissant, et l'auteur l'accentue encore en nous donnant le décompte chapitre après chapitre, comme un compte à rebours inscrit dans un registre, un journal intime pourquoi pas, celui que tient un être mystérieux (le tueur) aux accents mystiques.

     

    Noir, rouge, et blanc, telles sont les violentes couleurs qui tâchent les pages de Noël sanglant, et pourtant, difficile de lâcher le bouquin... Le dénouement qu'offrira Kjetil Try à ses lecteurs est digne d'Alfred Hitchcock, tout en splendeur, théâtral, répugnant et fascinant à la fois ; on s'y achemine pas à pas, pièce par pièce à l'image des puzzles qu'affectionne le héros.

     

    Bref : un excellent polar, où le flic pour une fois n'est pas alcoolique (eh oui !), qui ne vous laissera pas indifférent. Ou comment voir Noël d'un autre oeil....

     

    Le petit plus : On a froid tout le long du bouquin, c'est fou ! Alors, prévoyez la cheminée, le plaid et le chocolat chaud pendant votre lecture...

     

    Merci qui ? Merci à Livraddict et aux éditions Folio pour l'envoi grâcieux de cet exemplaire... ou comment faire de moi une addict à l'inspecteur Lykke !

     

    Noel sanglant Kjetil Try

     


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    robe de marié pierre lemaitre

     

     

    Nul n'est à l'abri de la folie. Sophie, une jeune femme qui mène une existence paisible, commence à sombrer lentement dans la démence : mille petits signes inquiétants s'accumulent puis tout s'accélère.  Peu à peu, elle se retrouve impliquée dans plusieurs meurtres dont, curieusement, elle n'a aucun souvenir...

     

     

     

     

     

     

    J’avais beaucoup aimé Cadres Noirs et je ne comptais pas en rester là avec son auteur. Robe de marié est un thriller psychologique de grande qualité, où le lecteur se laisse aisément embarquer dans ce roman à plusieurs voix successives, qui peu à peu nous dévoilent le nœud de l’intrigue.

     

    Difficile cependant de s’attacher à l’héroïne, car si sa folie nous la rend touchante de prime abord, très vite, tout se retourne contre elle et l’on passe une grande partie de Robe de marié à la détester plus qu’à la plaindre. D’ailleurs, c’est la force de Lemaître : nous donner de vifs sentiments vis-à-vis des différents personnages. Compassion, dégoût, compréhension, rejet, haine, admiration… toutes ces émotions sont plutôt fortes, et il est, je crois, impossible de lire ce roman sans être emporté.

     

    Je l’ai lu d’une traite, haletante, le cœur serré, les tripes nouées. Ce ne fut pas une lecture facile, car on ne peut rester indifférent face aux événements qui se succèdent, avec la sensation d’une catastrophe imminente au détour de chaque page. Le dénouement nous cueille de telle façon qu’on se sent à la fois libéré et soulagé, tout autant que respectueux pour M. Lemaître qui nous a tous manipulés, héros et lecteurs.

     

    Pour terminer, un mot du style de l’auteur français : il colle parfaitement à l’histoire, on se sent englué dans ce roman noir, à l’ambiance pesante et grave… et change à chaque personnage qui nous fait partager son point de vue, nous permettant de nous identifier aux uns et aux autres, quelquefois à notre corps défendant, d’autres fois avec ravissement…

     

    Bref : une lecture coup de poing, pour un roman passionnant.

     

    Le petit plus : lauréat de plusieurs prix, dont le Prix Sang d'Encre.

     

    Dans la même veineThérapie, de Sebastian Fitzek.

     

     

    Robe de Marié, de Pierre LemaitreRobe de Marié, de Pierre Lemaitre

     


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  • le dernier coyote michael connellySuite à une grave altercation avec son supérieur, le lieutenant Harvey Pounds, l'inspecteur Harry Bosch est mis en congé d'office et sommé de consulter une psychologue afin de maîtriser son agressivité : sa réintégration au sein de la police de Los Angeles en dépend.

    Harry Bosch commence par refuser le traitement, puis, poussé à bout par ses questions, révèle au Dr Hinojos le secret qui le hante : sa mère, Marjorie Lowe, une prostituée, a été tuée alors qu'elle allait enfin l'extraire du centre où, tout petit enfant, on l'avait placé après l'avoir séparé d'elle. Et, noeud du problème, l'enquête de police qui aurait pu l'aider à accepter la réalité de ce meurtre n'a pas abouti. Libéré par cet aveu, Harry Bosch comprend alors que, malgré l'interdiction d'enquêter qui le frappe, il doit retrouver celui qui lui a ravi l'amour de sa mère, et rouvre le dossier.

     

     

    Et voilà, j’ai enfin réussi à mettre la main sur Le dernier coyote, mettant en scène l’un de mes flics préférés, Harry Bosch. Pourquoi suis-je si contente ? Parce que cet opus est tout bonnement celui où l’inspecteur du LAPD va essayer de résoudre le meurtre de sa mère, jamais élucidé. C’est dire si la plongée dans l’intimité du bonhomme est profonde  -et donc intéressante-, d’autant qu’en même temps, il suit une psychothérapie, sur ordre de sa hiérarchie.

     

    Nul doute que Michael Connelly a été frappé par l’affaire du Dahlia Noir, comme James Ellroy, qui a écrit le roman éponyme, histoire de chasser ses démons personnels, puisque la mère d’Ellroy a été assassinée, et qu’on n’a jamais retrouvé l’assassin… Ou plutôt Connelly a-t-il été fasciné par le vécu du grand auteur américain, en utilisant son héros fétiche… ??

     

    Toujours est-il que Bosch va partir en mission, comme toujours, jusqu’au boutiste, prenant des risques, mais gardant ses réflexes d’enquêteur chevronné, au service cette fois-ci de lui-même, de sa mère…  De quoi le mener, nous mener, dans des chemins insoupçonnés, avec moults rebondissements, et la pensée, les sentiments de l’homonyme du grand peintre, au cœur du roman. Fascinant ! Car on le découvre, à certains moments, d’une façon inattendue.

     

    Comme à chaque fois, l’auteur a bâti son intrigue à la manière d’un puzzle dont on ne rassemble pas les pièces facilement, même si au premier abord on a l’impression de les avoir toutes devant notre nez, certaines sont plus nébuleuses que d’autres. Le résultat est efficace, sur fond d’un Los Angeles qui se relève de ses ruines après le tremblement de terre, alors que Bosch tente lui aussi de se (re)construire… Le dénouement est magistral, et on s’est encore une fois, fait balader par Connelly, et son complice attitré !

     

    Bref : un opus très « personnel », psychologique et efficace !

     

    Le petit plus : le portrait de Los Angeles, bien loin de la  carte postale !

     

    Merci qui ? Merci à Emmaüs chez qui j’ai trouvé mon exemplaire (je ne vous dis pas comment je me suis jetée dessus), pour trois francs six sous, tout en faisant une bonne action !

     

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    Harry Bosch # 4 : Le dernier coyote, de Michael Connelly


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  •  "associés contre le crime agatha christieQuelque chose à faire ! Qu'on me donne quelque chose à faire !"
    Tuppence ne supporte plus le confort de son existence sans histoires. De l'action, des sensations fortes, voilà ce qu'il lui faut !
    Et puis, Tommy a besoin d'un peu d'exercice lui aussi : Tuppence ne veut pas d'un mari morose et empâté... Alors cette proposition qu'on vient de leur faire est un don du ciel: diriger une agence de détectives, que demander de mieux ? Tuppence va pouvoir prouver qu'elle déborde de talent et d'expérience en la matière... N'a-t-elle pas dévoré tous les romans policiers parus depuis dix ans ? Ah ! Traquer des assassins, lutter contre le crime... Quelle merveilleuse mission !

     

     

     

     

    Cela faisait des années que je n’avais pas lu un roman d’Agatha Christie, que j’avais découverte adolescente. A cette époque, j’en avais avalé pas mal, ayant énormément apprécié l’un de mes premiers contacts littéraires avec le genre policier.

     

     

     

    J’ai retrouvé avec Associés contre le crime tout ce plaisir : plaisir des intrigues, de l’humour sans cesse présent, et des clins d’œil plus que fréquents aux romans policiers, tels que ceux de Sir Arthur Conan Doyle. Je dois avouer mon ignorance des autres auteurs, mais j’ai goûté à chaque fois le fait qu’Agatha Christie pense à ses lecteurs, en nous rappelant le principe même de chaque héros dont il est question. Il est clair que l’auteur ne s’est pas privé, de plus, d’une belle mise en abyme !

     

     

     

    Les Beresford, c’est un couple éminemment moderne pour moi : point de machisme (et pourtant, on aurait pu croire, au vu de l’époque, mais c’est certainement dû à la projection qu’a fait l’auteur sur son personnage féminin de Tuppence), une complicité extraordinaire, des petites piques humoristiques, une pseudo-compétition entre eux, et au final une belle complémentarité.

     

     

     

    L’intrigue générale, reprendre une affaire de détectives privés comme couverture à une mission d’espionnage a priori assez simple, est le prétexte à d’autres, découpées en chapitres comme en autant d’énigmes à résoudre. Les titres, comme les affaires, sont souvent drôles, tant dans leur présentation que dans leur résolution…

     

     

     

    Bref : un excellent moment en compagnie de la Reine du Crime !

     

     

     

    Le petit plus : Tuppence et Tommy apparaissent dans d’autres romans…

     

     

     

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