• Une enquête de Carol Jordan et Tony Hill # 1 : Le Chant des Sirènes, de Val McDermid« Il n’a pas voulu de moi. Je ne demandais qu’à lui donner de l’amour, à le satisfaire, à le combler. Mais il a refusé tout ce que je lui offrais. C’est à ce moment-là que les meurtres ont commencé à Bradfield… »


    La police l’appelle le Tueur Homo. Féru de supplices anciens tels que le chevalet, il punit atrocement les jeunes hommes qui l’ont repoussé. Au point, sans doute, de ne trouver le bonheur que dans la punition.


    Face à lui, assistant les enquêteurs, Tony Hill, "profileur", psychiatre chargé de dessiner le portrait mental d’un assassin d’après ses actes et ses habitudes. Mais se frayer un chemin dans la tête de ceux qui tuent, n’est-ce pas aller à la rencontre de ses propres gouffres ?

     

    Wahou ! Si comme moi, vous aimez les thrillers qui mettent en scène des serial killers, celui-ci est fait pour vous aussi ! Il a tout, ce roman : intrigue diabolique, tueur en série particulièrement tordu, personnages tout en nuances, et récit qui maintient le lecteur en haleine tout du long.

     

    J’ai apprécié l’alternance du récit, qui s’intéresse aux enquêteurs d’un côté, et de l’autre au grand méchant loup qui nous livre son journal  en décalé par rapport à la chronologie des faits. Comme si on avait un temps de retard sur l’auteur des meurtres qui secouent la ville de Bradfield, à l’instar de la police.

     

    On assiste ainsi à l’enquête, à l’élaboration du profil psy par le Dr Tony Hill, aux conflits internes dans le service de la criminelle, aux relations houleuses avec la presse, et à des moments plus ou moins intimes, comme la construction de la relation du profiler avec l’inspecteur principal Carol Jordan. Classique, me direz-vous ! Mais détrompez-vous, c’est rondement mené, et Le Chant des Sirènes a su me captiver totalement, me tenant éveillée la nuit complète…

     

    Les personnages sont attachants, particulièrement celui de Tony, avec ses faiblesses, et sa personnalité complexe. Carol, elle, plus « franche du collier » si je puis m’exprimer ainsi, est touchante et on s’identifie facilement à elle. Les autres nous offrent une galerie de portraits qui sert l’histoire de belle manière. La figure du meurtrier récidiviste est très réussie et est aussi fascinante que peut l’être celle de Hannibal Lecter,  du Poète de Michael Connelly, de Ce cher Dexter de Jeff Lindsay, ou d’un psychopathe imaginé par Franck Thilliez, Jo Nesbo ou Steve Mosby.

     

    Quelques mots supplémentaires de l’intrigue : attendez-vous à vous faire mener en bâteau dans cette première Enquête de Carol Jordan et Tony Hill.  Tels les marins d’Ulysse, les lecteurs sont littéralement sous l’emprise du Chant des Sirènes, complètement désarmés face à l’ingéniosité de Val McDermid. D'autant que le style de la dame coule très fluide et s'adapte aussi bien au tueur (dans son journal) qu'au reste de la narration, articles de journaux à sensation compris.  Vous êtes prévenus !

     

    D'autant que l'atmosphère généralement pesante est parfaitement rendue, on sent l'étouffement qui gagne peu à peu la ville et ses habitants, notamment les homosexuels qui fréquentent un quartier "dédié". On apprécie à sa juste valeur les quelques moments de respiration -ah ! le chat de Carol- et le contraste est saisissant, renforcé par l'écriture de Mme McDermid. L'amour est au centre de la psychologie de ce roman, et les ambiances qui règnent nous le font percevoir sous différents angles, de diverses manières, telles que l'empathie fonctionne plutôt à plein régime, tout en soulevant de nombreuses questions... en quête de la solution de l'énigme soulevée par le Tueur Homo !

     

    Bref : un excellent thriller, qui mérite mon Coup de cœur !!

     

    Le petit plus : Cette saga des Enquêtes de Carol Jordan et Tony Hill a inspiré une excellente série tv britannique, La Fureur dans le Sang, dont je suis une fan… Ce premier volet a reçu le Gold Dagger Award en 1995, et l’ensemble de l’œuvre de l’auteur écossaise a reçu le prestigieux Diamond Dagger Award en 2010.

     

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  • un roman américain stephen carter

    Eté 1952, Martha's Vineyard. Vingt hommes se réunissent dans le plus grand secret. Politiciens, avocats, hommes d'affaires, universitaires, Blancs et Noirs, ils sont l'élite de l'Amérique. Ce soir-là, ils signent un pacte diabolique destiné à manipuler le président des Etats-Unis pour les décennies à venir... Deux ans plus tard, au cœur de Sugar Hill, par une nuit glaciale de février, à la sortie d'une réception huppée, le jeune écrivain noir Eddie Wesley tombe sur un cadavre. Lequel cadavre agrippe entre ses mains une étrange croix inversée. Qui a tué ce riche avocat blanc croisé quelques heures plus tôt à la fête ? Que signifie cette croix ? Alors que la curiosité d'Eddie commence à déranger, sa petite sœur, Junie, promise à un brillant avenir à la Cour suprême, s'évanouit brusquement dans la nature. Quel est le lien entre cette disparition, le meurtre de l'avocat et le complot visant à contrôler le président des Etats-Unis ?


    Je l’avoue tout de suite, je n’ai pas réussi à terminer Un roman américain. Gavée, j’ai été gavée ! Et pourtant, quand sur Livraddict, j’ai lu le résumé, je pensais que ce bouquin était fait pour moi, ayant tout pour me plaire…



    Hélas, pour un roman étiqueté thriller, il est bien décevant… Annoncer par exemple à quasi chaque fin de chapitre qu’il va arriver ceci ou cela au personnage, c’est plus que lassant : ça casse complètement le suspens…  Ainsi, dès le premier cadavre (dont on sait qu’il va arriver, dont on sait donc qui il est plus ou moins), on s’ennuie ferme.


    Et le style de l’auteur annoncé comme le Tom Wolfe de l’Amérique Noire m’a littéralement énervée, par ses effets artificiels, convenus et qui desservent les personnages –on a l’impression qu’ils parlent tous de la même façon, réfléchissent de même- et l’intrigue. Finalement, l’ensemble reste plutôt caricatural, et banal.



    Mon intérêt pour Un roman américain résidait également dans la peinture d’un Harlem bon chic bon genre, finalement aussi pourri qu’ailleurs, et donc absolument pas surprenant, ainsi que dans le complot politique annoncé. Mais, dès la rencontre avec Nixon, on n’y croit pas, et c’est vraiment dommage.



    Bref : l’ennui a si longtemps plané qu’il a eu raison de moi !



    Le petit plus : les avis divergent sur ce livre, tout n'est donc pas perdu... et il fait partie d'une série, Elm Harbor, dont il est le troisième volet.



    Merci qui ? Merci  à Livraddict et aux éditions Robert Laffont pour l’envoi grâcieux de cet exemplaire.

     

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    Un roman américain, de Stephen Carter



     

     

     

     

     

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  • Spellman et associés, de Lisa LutzQui pourrait résister aux Spellman, la famille la plus sérieusement fêlée de la côte Ouest ? Certainement pas leur fille, Izzy, associée et néanmoins suspecte. Car, pour ces détectives-nés, rien n'est plus excitant que d'espionner, filer, faire chanter... les autres Spellman de préférence.

     

     

     

     

     

     

     

     

     

    Quelle famille peu ordinaire que celle des Spellman !  Maman et Papa sont détectives privés et leurs enfants travaillent avec eux, non pardon ! leurs filles, car leur fils étant M. Parfait, il est avocat. C'est Isabelle, petit mouton noir, la narratrice de ce roman et qui nous conte par le menu les exploits de cette tribu qui compte aussi l'Oncle Ray.

     

     

    L'intérêt de Spellman et associés repose sur cette famille farfelue, les situations rocambolesques et les dialogues déjantés... On s'attache très vite aux personnages, Izzie la première, et le roman se dévore vitesse grand V.

     

     

    Côté écriture, j'ai apprécié les titres de chapitre, certes bizarres quelquefois, permettant de se repérer dans ce récit en cascade,  les dialogues -entre Spellman !- retranscrits sous formes de procès-verbaux, et les chapitres courts qui alimentent le rythme rapide.

     

     

    On passe indubitablement un très bon moment en compagnie de ces zozos et des autres acteurs de ce premier volet de leurs enquêtes, même si celui-ci est essentiellement consacré aux dossiers sur le cercle familial. Le livre démarre sur les chapeaux de roue, dans une ambiance pour le moins électrique et on se fait une certaine idée de ce qui se passe... pour être embringué dans quelquechose d'infiniment plus complexe.

     

     

    Plus que l'intrigue, sous-jacente au prime abord, ce sont les relations entre les personnages et les histoires d'amour d'Isabelle qui prévalent ici, faisant de ce roman bien plus qu'un polar, avec des moments vraiment drôles et où j'ai bien ri.

     

     

    Bref : un excellent moment avec des fous !

     

     

    Le petit plus : la suite, la suite !!!

     

     

     


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  • Sans un mot, de Harlan Coben

    Jusqu'à quel point connaît-on vraiment son enfant ? Mike et Tia ne cessent de se poser la question : leur fils Adam, seize ans, a changé. Réfugié dans sa chambre, il ne quitte plus son ordinateur.

     

    Malgré leurs réticences, Mike et Tia se décident à installer un logiciel de contrôle. Un jour, un e-mail inquiétant. Et Adam disparaît. Sans un mot... C'est alors que tout bascule.

     

     

     

     

     

     

     

    Harlan Coben est LE spécialiste des intrigues à tiroir, où l’on croise beaucoup de personnages, qui finalement vont se révéler avoir tous un point commun, un lieu de convergence  qui va dévoiler tout le nœud du mystère. Tout cela, je le sais depuis Ne le dis à personne à Juste un regard. Mais, je me fais encore piéger, il n’y a rien à faire !

     


    L’auteur à succès a le don de nous perdre –ou nous guider, c’est selon- dans les méandres de ses histoires ; on accroche vite, on a du mal à lâcher le roman… C’est fatal, et Sans un mot ne fait pas exception à la règle. Résultat, on ne s’ennuie pas une seconde, on croit aux personnages et on veut savoir le fin mot. L'intrigue file à 100 à l'heure, on perd le souffle et la raison, suspendu à chaque détour de pages pour trouver le moindre indice, qui fera pencher la balance d'un côté ou de l'autre de la solution...

     

    De plus, Harlan Coben aime bien faire intervenir des acteurs qu’on rencontre dans d’autres romans de son cru, comme Hester Crimstein (Du sang sur le green, par exemple) ou Paul Copeland et Loren Muse (Dans les bois), bâtissant ainsi un univers commun à ses polars, à l’instar de Michael Connelly. On a ainsi davantage encore un vrai sentiment d'immersion dans le petit monde de Sans un mot, et il est d'autant plus aisé de s'identifier aux personnages, en tant que parents, ou en tant qu'enfant, selon notre propre vécu, car tout cela, même si on est aux USA, nous parle de mille façons.



    Et pour couronner le tout, cette fois-ci, l’auteur américain explore le monde des ados, quand ceux-ci s’enferment dans leur monde entre internet et copains. C’est l’occasion pour lui de parler de technologies de surveillance comme les logiciels espions, la vidéo-surveillance de la nounou de son petit dernier ou le traçage d’un téléphone portable sur internet… critique d’une société qui a peur ?



    Bref : une bonne intrigue, et donc un bon polar.

     


    Le petit plus : La page Bibliomania qui lui est consacré, et donc des avis et des liens vers d'autres chroniques de bloggo-lecteurs, est consultable sans modération ici.


    Sans un mot, de Harlan Coben Hold Tight Harlan Coben Hold Tight Harlan Coben                    Hold Tight Harlan Coben


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  • Betty, d'Arnaldur Indridason

    Dans ma cellule je pense à elle, Bettý, si belle, si libre, qui s’avançait vers moi à ce colloque pour me dire son admiration pour ma conférence. Qui aurait pu lui résister…

    Ensuite, que s’est-il passé ? Je n’avais pas envie de ce travail, de cette relation. J'aurais dû voir les signaux de danger. J'aurais dû comprendre bien plus tôt ce qui se passait. J'aurais dû… J'aurais dû… J'aurais dû…


    Je me remémore toute notre histoire depuis le premier regard...

     

     

     

     

     

    Ou comment prendre une claque ! Très difficile de parler de ce polar plutôt hors-norme sans dévoiler l’intrigue. Alors, je vous dirai simplement qu’il faut le lire ABSOLUMENT.

     


    Parce que, si le rythme est celui d’un roman nordique, comme dans la série consacrée au Commissaire Erlendur Sweinsson, c’est aussi celui d’une machination, à plus d’un titre. L’auteur nous manipule, tout comme certains de ses personnages en manipulent d’autres, et je vous assure que lorsque tombent les révélations, c’est un choc. J’en suis restée baba, comme deux ronds de flan, bref : abasourdie.

     


    Si l’intrigue en elle-même peut vous sembler assez simple, la manière dont  elle est menée est tout simplement magistrale : le lecteur tombe dans un piège de toute beauté, et c’est ce qui fait de Betty un polar très réussi.

     


    L’ambiance est noire, pesante, on sent les cumulus s’amonceler au fur et à mesure du récit au-dessus des protagonistes de Betty, on a mal aux tripes rien qu’à lire ce drame qui se joue devant nos yeux. Le dénouement est aussi dur à digérer que le reste, et on en est quitte pour un lot de tensions, de contractures et de grincements de dents...

     

    Bref : un petit bijou de roman noir, à l'islandaise, à lire en sirotant un café bien corsé, car il faudra avoir les nerfs solides pour supporter tout ce suspens !

     

    Le petit plus : une petite allusion à notre cher Erlendur au détour d'une page, occupé sur une autre affaire, L'homme du Lac si je ne me trompe.

     

    Betty, d'Arnaldur Indridason challenge coup de coeur

     




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