• Sleepy Hollow la légende du cavalier sans tête washington irvingA la fin du XVIIIe siècle, un vallon ensommeillé sur les bords de l'Hudson où vit une paisible communauté d'origine hollandaise...


    La légende qui s'y colporte d'un fantômatique cavalier furieux vient à menacer la quiétude de ses habitants. On raconte qu'il décapite dans sa course folle tous ceux qu'il rencontre, et lui-même serait sans tête...

     

     

     

     

     

     

    J'étais curieuse de découvrir la nouvelle qui a inspiré à Tim Burton un de ses films que je préfère, et c'est chose faite depuis peu... Tout d'abord, pour ceux qui ont vu l'adaptation cinématographique, comme moi, sachez que, vraiment, le réalisateur s'en est plus inspiré pour son scénario de son long-métrage qu'il ne l'a adapté, construisant ce dernier comme un hommage à la grande maison qu'est la Hammer.

     

    D'ambiance gothique, point, je dirais... Mais bien plutôt une ironie mordante dans cette nouvelle conçue comme un conte, tout en en refusant l'étiquette haut et fort, mais en revendiquant l'histoire comme réelle, racontée par une connaissance de l'auteur, dont on apprendra à la fin qu'il s'agit d'un pseudonyme de Washington Irving... L'homme se moque gentiment de nous, lecteurs, comme de lui-même, qu'il transforme en une espèce de commère, qui raconte des contes de bonnes femmes, à dormir debout !

     

    J'ai goûté la plume et l'ironie, avec un grand plaisir, découvrant par ailleurs les paysages de l'Hudson, et ce petit coin isolé, où les Hollandais forment une communauté à part et très identifiable, bercés par les histoires à faire peur que se racontent les hommes lors des veillées, et les femmes en chuchotant, petit îlot d'où est originaire Irving. Quand je vous disais qu'il mêlait sa vie intimement à Sleepy Hollow.

     

    Bref : une nouvelle excellente, mais très éloignée de ce qu'en a fait Mr Burton (son Ichabod Crane est radicalement différent !).

     

    Le petit plus : Le titre original, La légende du Val dormant, sous lequel vous pouvez peut-être trouver ce livre est tout de même plus adapté... mais ce n'est pas une raison pour se priver de regarder pour la première fois ou à nouveau de la version plus sombre de Tim Burton.

     

     

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  • l'étrange vie de nobody owens neil gaimanNobody Owens est un petit garçon parfaitement normal. Ou plutôt, il serait parfaitement normal s'il n'avait pas grandi dans un cimetière, élevé par un couple de fantômes, protégé par Silas, un être étrange ni vivant ni mort, et ami intime d'une sorcière brûlée vive autrefois.


    Mais quelqu'un va attirer Nobody au-delà de l'enceinte protectrice du cimetière : le meurtrier qui cherche à l'éliminer depuis qu'il est bébé. Si tu savais, Nobody, comme le monde des vivants est dangereux...

     

     

     

     

    Tout commence comme un conte de fées, où le méchant, tout de suite, frappe... mortellement ! Et puis, là, un petit bonhomme, un bébé qui marche tout juste, s'échappe, et une aventure fabuleuse, fantastique, commence, pour lui, pour les habitants d'un cimetierre, et pour le lecteur...

     

    A l'instar de Coraline, Neil Gaiman a su m'accrocher dès les premières pages de son roman : happée par la poésie, par la cruauté aussi, par la beauté des mots, et par une histoire très convaincante, j'ai eu du mal à reposer mon livre pour reposer mes yeux. Nobody Owens est loin d'être Personne, je vous l'assure ! Une fois que vous aurez mis le nez dans son existence hors-norme, peuplée de fantômes, de sorcières, goules, métamorphes et autres créatures auxquelles l'auteur américain donne vie sous un angle inhabituel, ce garçon vous hantera proprement.

     

    C'est que notre héros a, certes, de nombreuses qualités, mais également des défauts, et même les défauts de ses qualités : il se dégage ainsi de L'Etrange Vie de Nobody Owens un parfum de véracité, de sincérité et d'honnêteté, qui crée en les lecteurs une résonnance. De quoi nous tenir au bout de votre plume, n'est-ce pas, M. Gaiman ?

     

    Les aventures de notre jeune garçon se déroule au long des années, où il fait son éducation, son apprentissage au milieu des morts, et où une petite surprise va venir se glisser, un inattendu là où personne ne le prévoyait. Sur lui, planent des dangers dont on ne connaît sinon la nature, tout du moins les raisons... Tenue en haleine par un récit très simple (attention, je n'ai pas dit simpliste), dans une langue et un style évocateurs, collant parfaitement à l'intrigue et à l'ambiance, j'ai eu souvent le souffle court... jusqu'à la fin !

     

    Bref : un roman fantastique tout aussi convaincant que Coraline, pour moi !

     

    Le petit plus : c'est si imagé, si vivant (oui, ça peut paraître paradoxal vu le lieu !), que je comprends très bien que Disney en ait acheté les droits... ce sera sûrement Henry Selick (L'étrange Noël de Mr Jack, Coraline) qui le réalisera !

     

    Qu'en pensent mes cop's de LC ? C'est par ici que ça se passe...

     

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  • vivants isaac marionLe monde est dévasté par une étrange épidémie. Les Morts se relèvent, les Vivants se cloîtrent à l'intérieur de forteresses. Une guerre sans merci les opposent.


    R est un Mort. Comme tous les Morts, R n'a pas de souvenirs, pas d'émotions, et, animé par une faim irrépressible, dévore les Vivants. Mais R rencontre Julie. R l'emmène avec lui. Et bafoue les règles des Vivants et des Morts pour rester avec elle. Mais leur monde ne les laissera pas faire.

     

     

     

     

    Vivants d’Isaac Marion est une petite curiosité de roman fantastique… Dans un monde apocalyptique, comme souvent on nous les décrit dès lors qu’il s’agit de zombies, R est un mort-vivant un peu particulier, qui nous fait partager sa vie, ses pensées, ses émotions (!) car il est le narrateur de ce récit un peu à part dans la littérature du genre.

     

    R nous raconte ainsi son univers, fait de rituels, de besoins (la faim !), d’absences, de parodies d’humanité, d’une espèce de hiérarchisation (les Osseux, les Charnus et les Vivants), où l’existence semble être suspendue dans un espace-temps indéterminé, dans les restes de notre propre Terre. Sa rencontre avec Julie nous permettra d’explorer l’autre face, celle des Vivants, la façon dont ils sont organisés, dont ils envisagent la vie à présent que règne en maître ce virus destructeur et mortel.

     

    En fait, sur le fond d’une intrigue née d’une rencontre improbable, Isaac Marion philosophe, de façon ludique et néanmoins profonde, sur le sens de la vie, sur la spiritualité, sur le Bien et le Mal peut-être même… Le tout dans un style fluide mais irréprochable, ne cédant en rien à la facilité pas plus qu’à la pédanterie ou au snobisme.

     

    Il en résulte un roman très agréable à lire, qui pose questions et débats aux lecteurs, en filigrane d’une romance qui n’a rien d’une bluette, dans une atmosphère sombre, glauque, lugubre, quelquefois sanglante et violente par bien des aspects, que l’auteur a su alléger par des moments lumineux, tels les rayons de soleil au travers d’un vitrail…

     

    Bref : un très bon roman fantastique, apocalyptique certes, qui renouvelle le genre intelligemment à mon sens, et au style efficace et littérairement intéressant.

     

    Le petit plus : le postulat de départ, et si Juliette et Roméo vivaient au temps des zombies ?

     

    Qu’en disent mes cop’s de LC ? Reveline, Tousleslivres, angelebb, livromaniac, didikari, Arcaalea

     

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  • indiana teller 2 lune d'été sophie audouin mamikonianDans les interminables plaines du Montana s'étend le Lykos Ranch. Alentour, les voisins sont loin de se douter que ses occupants sont les membres de l'un des clans de loups-garous les plus puissants d'Amérique du Nord. Parmi eux, un seul humain a sa place : Indiana Teller.

    Alors qu'Indiana se remet à peine de l'enlèvement de sa mère, le père de sa petite amie Katerina est sauvagement agressé, laissé à moitié mort. Une seule certitude : cette attaque n'est pas d'origine humaine. Le jeune homme est prêt à tout pour découvrir l'auteur de cet ignoble crime. À moins qu'il ne s'agisse d'un complot visant à l'éloigner des siens... et à détruire ce qui l'unit à celle qu'il aime ?
    Entre une nouvelle menace vampire et les haines qui déchirent les clans, Indiana a plus que jamais besoin de ses dons de rebrousse-temps pour élucider ces mystères. Saura-t-il maîtriser ce pouvoir capricieux? Et comment protéger Katerina de ces sombres machinations ? Car la nuit, tous les loups sont gris, et un traître pourrait bien se cacher parmi eux...

     

    C'est avec un a priori favorable que je me suis lancée dans le deuxième volet d'Indiana Teller, la nouvelle série fantastique de Sophie Audoin-Mamikonian, ayant apprécié le précédent, Lune de printemps.

     

    Après un pré-prologue où Indiana nous résume ses aventures et sa vie (bien utile pour ceux qui ont du attendre entre les deux volets), nous plongeons directement dans l'action avec l'agression de Seamus, le père de Katerina, avec un Indiana qui tente de sauver le monde tout en gardant son pouvoir de rebrousse-temps secret...

     

    Nous voilà donc de retour dans le monde des lycanthropes, environnés de vampires, fées et autres sorciers, avec à chaque fois une revisite des mythes par l'auteur française (au passage, la légende de la création vampirique m'a fait sourire, car en passionnée du thème choisi par SAM, je dois avouer que je n'y aurais pas pensé ! je n'en dis pas plus, je vous laisse la surprise !).

     

    Tout irait pour le mieux dans le meilleur des mondes littéraires si l'écrivain ne nous abreuvait pas de ces mythes en plein milieu d'une action, cassant le rythme, et nous laissant légèrement frustré... Certes, la frustration fait partie de la vie, mais je dois ajouter que combinée aux répétitions ici et là (surtout celles sur le mode "je suis un faible humain", ou "j'ai peur de devenir cinglé en utilisant mon pouvoir", et autres), j'ai failli laisser tomber l'affaire.

     

    Mais l'auteur de Tara Duncan sait y faire : elle nous sert des révélations qui nous laissent pantois, distillent des rebondissements, des complots, et même des complots à l'intérieur des complots, qui pour peu probables soient-ils, nous scotchent aux pages de Lune d'été. Je passerais ici sur la romance entre Katerina et Indiana, trop fleur bleue à mon goût, trop ado peut-être (ah, commencerais-je à sentir le poids de mes quarante ans dans mon vieux coeur blasé ?), mais on passe tout de même un bon moment de lecture, emporté par l'univers principalement je crois.

     

    Comme dans le premier opus, Indiana adopte un ton léger, plein d'auto-dérision, avec de multiples références à notre monde actuel, surtout télévisuel, montrant encore une fois s'il était nécessaire que Sophie Audoin-Mamikonian s'adresse à un public adolescent et jeune adulte, accro à Vampire Diaries ou Twilight...

     

    Et puis, arrive la fin, qui donne envie au lecteur que sorte très vite le prochain tome...

     

    Bref : un roman bien ciblé jeunesse, qui renouvelle les mythes fantastiques, avec quelques soucis de rythmes, mais plutôt accrocheur au final.

     

    Le petit plus : c'est tout de même agréable de lire du fantastique écrit par un auteur de chez nous...

     

    Merci qui ? Merci à Livraddict et aux éditions Michel Lafon pour l'envoi grâcieux de cet exemplaire, à la couverture très réussie.

     

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  • indiana teller 1 lune de printemps sophie audoin-mamikonian

    Dans les interminables plaines du Montana s'étend le ranch des Lykos. Les voisins alentour sont loin de se douter que ses habitants sont les membres de l'un des clans de loups-garous les plus puissants d'Amérique du Nord. Parmi eux, un seul humain a sa place : Indiana Teller, 17 ans. Né de l'union d'une humaine aux pouvoirs mystérieux et d'un loup-garou, Indiana est le petit-fils et le seul héritier de Karl, le chef de la meute. Se sentant comme un étranger parmi les siens, il lutte pour trouver sa place dans la hiérarchie codifiée imposée par son peuple : des créatures fantastiques qui vivent cachées au milieu des hommes.

     

     

     

     

    Sophie Audoin-Mamikonian est le célèbre auteur de la non moins célèbre Tara Duncan, et j’avoue ne rien avoir encore lu d’elle, avant ce jour... Me voilà donc lancée dans Indiana Teller, sa nouvelle série consacrée aux loups-garous.

     

    Tout d’abord, c’est Indiana lui-même qui nous raconte son histoire et celle de sa meute, celle du Ranch Lycos. Il n’a pas eu une vie facile, ce garçon, et il a tendance à faire un peu propret sur lui, au premier coup d’œil. Mais il ne faut pas se fier aux apparences : certes, voilà un héros qui a des principes (ce qu’on attend de tout personnage ayant son statut), mais il a aussi des secrets qu’il préfère garder pour lui seul (et le lecteur).

     

    Car, comme tout héros, il est différent des autres, et cela a souvent pour effet de lui gâcher l’existence… Heureusement, l’auteur a su en faire quelqu’un d’attachant, avec de l’humour, de l’auto-dérision, sans jamais tomber ni dans l’apitoiement sur lui-même ni dans un sentiment de supériorité (ce que je reproche à Jasper dans La Pâle Lumière des Ténèbres, d’Erik L’Homme).

     

    Les autres personnages nous permettent de découvrir le monde lycanthrope, et l’intrigue nous plonge en plein dans la politique louve. Il en découle pas mal d’action, et ce, dès le départ, car si Indiana nous révèle beaucoup d’éléments de son enfance, de son adolescence et des êtres qui l’entourent, son univers est remuant, souvent en ébullition. Rebondissements, pièges, bagarres et suspense sont au rendez-vous, et on aime ça.

     

    Bien sûr, nous n’échappons pas à la romance, du genre amour impossible, mais là encore, SAM le fait de telle façon qu’on y adhère, car les faits et les sentiments semblent découler de façon très naturelle.

     

    Bref : un premier opus qui ne révolutionne pas le genre, mais écrit par un auteur de chez nous, et qui est très efficace.

     

    Le petit plus : une fin qui laisse présager des jours sombres, pour le deuxième volet, et une violence accrue.


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